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Composition

C’est bien à Claude Ignace Callinet que la ville de Riquewihr demandat en 1850-1851 un devis pour le remontage de l’orgue ou la construction d’un nouvel instrument. Mais c’est finalement à la maison bas- rhinoise Stiehr-Mockers que la Ville commanda le 8 juillet 1851 un nouvel orgue, ne réutilisant de l’ancien que les deux buffets. Que se passa-t-il en six mois ? Pourquoi un tel revirement ? Malheureusement, les archives aujourd’hui disponibles restent muettes. Est-ce une raison confessionnelle, les Callinet s’occupant essentiellement des églises catholiques et les Stiehr-Mockers des églises protestantes ? Est-ce pour une raison de carnet de commande, les Callinet étant dans une période d’intense activités durant ces années, enchaînant projets sur projets (un grand trois clavier venait de leur être commandé à Oberhergheim) ?


Les Stiehr proposèrent ainsi – pour 7600 francs de livrer un instrument de deux claviers pédaliers, avec un positif de dos expressif.

Grand-Orgue - 54 notes Positif de dos expressif - 54 notes Pédales - 25 notes
Proposition initiale des Stiehr-Mockers (30 jeux)
Bourdon 16' Bourdon 8' Contrebasse 16'
Montre 8' Salicional 8' Flûte 8'
Bourdon 8' Flûte traversière 8' (f-f"') Violoncelle 8'
Flûte majeure 8' Montre 4' Flûte 4'
Gemshorn 8' Flûte pontue 4' Ophicléide 16'
Viole de Gambe 8' Jeu céleste 4' Trompette 8'
Prestant 4' Flageolet 2' Clairon 4'
Flûte à cheminée 4' Cromorne 8' B  
Nazard 2 2/3  Clarinette 8' D  
Doublette 2'    
Cornet 5 rgs    
Fourniture 4 rgs    
Trompette 8'    
Basson-Hautbois 8'    

En cours de travaux, le facteur d’orgues parvint à convaincre son client qu’un positif de dos expressif n’avait pas de sens et qu’il était préférable d’ajouter un troisième clavier, dont les jeux seraient placés dans une boîte expressive. Le 13 mars 1852, un avenant de 650 francs fut apporté au marché, pour l’ajout d’un clavier expressif de trois jeux (Bourdon 8, Salicet 8 et Voix humaine 8). A la réalisation, le récit expressif fut finalement construit à quatre jeux, en y plaçant le Fugara 4 initialement prévu au grand-orgue. Le 15 mars 1852, le maire justifia ainsi cette dépense supplémentaire : “Dans toutes les orgues considérables on construit aujourd’hui l’expressif qui est d’un effet magnifique, et comme il s’agit de la construction d’un orgue de 8000 fr., le conseil municipal a pensé que reculer devant une dépense de 650 fr. serait de la lésinerie mal entendue”.

L’instrument fut réceptionné le 6 août 1853 par Charles Wackenthaler et Guillaume Henry Lorenz, respectivement organistes à Sélestat et à Sainte-Marie-aux-Mines. Le même jour fut également réceptionné l’orgue Stiehr-Mockers de l’église catholique de Riquewihr, commandé le 13 mars 1852. L’inauguration de celui de l’église protestante eut lieu le dimanche 7 août 1853, dans le cadre du culte dominical, avec la concours de l’organiste Edouard Hausser, de Strasbourg, et en présence des facteurs d’orgues. La clôture de la pédale et de la soufflerie fut posée par le menuisier local Frédéric Léopold Zeyer, et peinte en faux-bois en 1857, pour “mettre en harmonie la partie neuve du buffet avec l’ancienne en lui donnant une couleur de chêne”.

Grand-Orgue - 54 notes Positif de dos - 54 notes Pédales - 30 notes
Composition définitive & actuelle de l'orgue de Riquewihr
Bourdon 16' Bourdon 8' Contrebasse 16'
Montre 8' Salicional 8' Flûte 8'
Bourdon 8' Flûte traversière 8' (f-f"') Violoncelle 8'
Flûte majeure 8' Montre 4' Flûte 4'
Cor des Alpes 8' Flûte 4' Ophicléide 16'
Viole de Gambe 8' Jeu céleste 4' Trompette 8'
Prestant 4' Flageolet 2' Clairon 4'
Flûte à cheminée 4' Cromorne 8'  
Nazard 2 2/3   Accouplement I/II
Doublette 2'   Tremblant doux III
Cornet 5 rgs   La = 418,7Hz à 21,3°C
Fourniture 4 rgs    
Trompette 8'    
Basson-Hautbois 8'